us archive, .pdf,

Cybernetics or Control and Communication in the Animal and the Machine
_ Norbert WIENER_Edition 2_ Introduction_1985

W,
     
 
 
     
 

Préface de la Seconde Edition,

VII,
Quand j'ai écrit la première édition de Cybernetics il y a treize ans il y a, je l'ai fait sous de sérieux handicaps qui ont eu pour effet d’accumuler de malencontreuses fautes de frappe, ainsi que quelques fautes de contenu. Maintenant, je crois que le moment est venu de reconsidérer Le cybernétique, pas seulement comme un programme à réaliser à un certain moment dans l'avenir, mais comme une science existante. J'ai donc saisi cette opportunité pour mettre les corrections nécessaires à la disposition de mes lecteurs et, en même temps, de présenter une amplification du statut actuel du sujet et des nouveaux modes de penser qui s'y rapportent qui ont vu le jour depuis sa première publication.

Si un nouveau sujet scientifique a une réelle vitalité, le centre d'intérêt en lui doit et devra changer au cours des années. Quand j'ai d'abord  écrit la Cybernétics, les principaux obstacles que j'ai rencontrés pour me les approprier étaient les notions d'information statistique et de vérifier les  théories qui  étaient nouvelles et peut-être même choquantes pour  l’éthique de  l'établissement de l'époque.
À l'heure actuelle, elles sont devenues si familières comme  outil des ingénieurs en communication et des concepteurs d'automatic contrôle que le principal danger contre lequel je dois me prémunir est que le livre peut sembler trivial et banal. Le rôle du feed-back, à la fois dans la conception technique et en biologie est devenu bien établi. Le rôle de l'information et la technique de mesure et la transmission de l'information constituent toute une discipline pour l’ingénieur, pour le physiologiste, pour le psychologue et pour le sociologue. Les automates dont la première édition de ce livre à peine prévu ont pris tout leur sens, et les dangers sociétaux contre lesquels j'ai mis en garde, non seulement dans ce livre, mais aussi dans son petit compagnon populaire The Human Use of Human Beings 1, ont point au-dessus de l'horizon.

1 Wiener, N . The H uman Use of Human Beings; Cybernetics and Society, H oughton Mifflin Company, Boston, 1950.

 
     
 

VIII,


Il appartient donc au cybernéticien de s'ouvrir à de nouveaux domaines et de porter une grande partie de son attention sur les idées qui ont surgi dans le développement de la dernière décennie. Les rétroactions linéaires simples, dont l'étude était si importante pour éveiller les scientifiques au rôle des études cybernétiques, sont maintenant considérés comme beaucoup moins simples et beaucoup moins linéaires qu'ils ne semblaient à première vue. En effet, aux débuts de l'électricité la théorie des circuits, les ressources mathématiques pour un traitement systématique des réseaux de circuits n'allaient pas au-delà des juxtapositions linéaires de résistances, capacités et inductances. Cela signifiait que l'ensemble le sujet pourrait être décrit de manière adéquate en termes d’une analyse harmonieuse  des messages transmis, et des impédances, des entrées  et les rapports de tension des circuits à travers lesquels les messages passaient.
Bien avant la publication de Cybernetics, on s'est rendu compte que l'étude des circuits non linéaires (comme nous en trouvons dans de nombreux amplificateurs, limiteurs de tension, redresseurs, etc.) ne s'adaptent pas facilement
dans ce cadre. Néanmoins, faute d'une meilleure méthodologie, de nombreuses tentatives ont été faites pour étendre les notions linéaires de l’ancienne ingénierie  électrique bien au-delà du point où les nouveaux types d’appareil pourraient naturellement s’exprimer dans les  termes de ceux-ci..
Quand je suis arrivé au M.I.T. vers 1920, l’attitude générale pour poser des questions relatives aux  appareils non-linéaires était de chercher une extension directe  de la notion d'impédance qui couvrirait aussi le linéaire comme les systèmes non linéaires. Le résultat est que l'étude de la non-linéarité de  l'électrotechnique entrait dans un état comparable à celui des dernières étapes du système ptolémaïque d'astronomie, dans lequel épicycle a été empilé sur épicycle, correction sur correction, jusqu'à ce que la  vaste  structure en patchwork se soit finalement effondrée sous son propre poids.
Tout comme le système Copernicien est né du naufrage du système Ptolémaïque usé, avec un héliocentrisme simple et la description naturelle des mouvements des corps célestes au lieu du système géocentrique ptolémaïque compliqué et peu perspicace, de sorte que l'étude de structures et de systèmes non linéaires, qu'ils soient électriques ou mécaniques, qu'elle soit naturelle ou artificielle, a eu besoin d'un nouvelle et indépendant point de départ. J'ai essayé d'initier une nouvelle approche dans mon livre Non linear Problems in Random Theory.1 Il s'avère que l'importance écrasante d'une analyse trigonométrique dans le traitement des phénomènes linéaires ne persiste pas quand on en vient à considérer les phénomènes non linéaires. Il y a un calcul mathématique clair raison à cela. Les phénomènes de circuit électrique, comme beaucoup d'autres

1 Wiener, N., Nonlinear Problems in Random Theory, The Technology Press of M.I.T. et John Wiley & Sons, Inc., New York, 1958.